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Lawrence Lessig : "Le public et les gouvernements ne sont plus du tout sur la même ligne"

Le fondateur des Creative Commons ?tait de passage ? Sciences-Po Paris pour partager sa vision du monde num?rique. Dans une pr?sentation baptis?e ? The Character of Cyberlaw Battles ?, Lawrence Lessig a rappel? deux points majeurs et n?cessaires au d?veloppement des r?seaux : la concurrence entre acteurs et une nouvelle gestion des droits d'auteurs. Lawrence LessigLawrence Lessig arrive, fait le branchement des microphones, s'assure plusieurs fois que tout le monde l'entendra correctement et que la lumi?re soit suffisamment tamis?e. Ce professeur de Harvard est l? pour donner un cours, une pr?sentation de ses positions au sujet de l'?volution des l?gislations sur la r?gulation des contenus et de l'avenir du num?rique.

Fondateur des Creative Commons, Lawrence Lessig est connu pour ?tre un sp?cialiste de la propri?t? intellectuelle et fervent pratiquant d'une limitation du droit d'auteur. Dans son dernier ouvrage , ? Code and Other Laws of Cyberspace ?, cet expert reconnu d?crit comment le contr?le des r?seaux mais ?galement des contenus a ?t? codifi?, au fil du temps, principalement pour des imp?ratifs commerciaux ? avec le soutien des gouvernements ?.

Devant les ?tudiants de Sciences-Po, Lessig insiste?: ? les points majeurs qu'il faut surveiller de certains app?tits sont la concurrence sur les r?seaux physiques et l'?volution des r?gles r?gissant le droit d'auteur. Aux Etats-Unis, depuis toujours, des lobbyistes font pression pour stabiliser leur position. Par exemple, la Caroline du Nord ?tait l'Etat am?ricain o? les d?bits de connexions ?taient les plus faibles du pays. Cet Etat ?tait le pire parce que deux op?rateurs (AT&T et Time Warner) ?taient en situation de quasi-monopole. Lorsque d'autres communaut?s se sont mises ? la fourniture d'acc?s ? Internet, les prix ont commenc? ? baisser et la qualit? de service a ?t? meilleure ?.

Montrant une vid?o d'une colonie de fourmis qui se nourrit des restes d'un cafard mort, le sp?cialiste appuie sur le fait que cette logique est ?galement ? l'?uvre pour la Culture et la gestion du droit d'auteur. Il ajoute?:?? C'est un sujet sans fin mais d?sormais nous sommes en face de projets comme SOPA qui sont en totale inad?quation avec les pratiques des internautes. Le public et les gouvernements ne sont plus du tout sur la m?me ligne. Nous en sommes presque ? consid?rer des enfants derri?re un ordinateur comme des terroristes ?.

Creative Commons BY SAUne position qu'il avait d?j? soutenu lors de l'e-G8 de l'?t? dernier. Lawrence Lessig, expliquait que les politiques des gouvernements actuels ?chouent ? cause : ? d'une sur-r?glementation de la culture. Ces mesures de protection ne font d?sormais plus sens car elles ne favorisent pas l'innovation et ne permettent pas de bien r?mun?rer les artistes. On laisse en place un syst?me qui a v?cu, il faut donc une mani?re de mieux inciter les artistes. Depuis 10 ans tout le monde a d?crit les architectures pour modifier les droits d'auteurs et quand je viens ici j'ai l'impression que tous ces travaux n'ont jamais ?t? ?dit?s. J'ai vraiment l'impression d'?tre en 1999 ?.

Cette fois, il pr?cise?:?? le copyright est un r?gulation de l'Etat et celle organis?e par le march? ne suffit pas ? cr?er de l'innovation mais la r?sistance ? ce mod?le n'est pas le piratage mais au contraire le d?veloppement de nouvelles formes de gestion des droits d'auteurs. Dans cette logique, les auteurs sont la cl? de ce changement ?.

Un changement qui, selon l'expert, devra se mettre en place rapidement. Il estime que la ? constante ?rosion ??de la confiance des citoyens envers leurs ?lus sera un facteur d?terminant pour ?tablir les prochains ?quilibres en mati?re de droit d'auteurs. Sans une meilleure compr?hension des r?elles habitudes des internautes, les efforts du l?gislateur et du pouvoir politique risqueront en effet de rester vains. C'est pourquoi Lawrence Lessig conclut en rappelant que?: ? le g?ant se r?veille, la souverainet? appartient au peuple. Ce principe est la chose primordiale ? comprendre ?. Un pari patent en somme.


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